




Les cinq couvertures de Radio News consacrée à la télévision d'août à décembre 1928

Couverture de Science and Invention, November 1928.

Television News, March-April 1932

Television News, Septembder-October 1932

Le premier numéro de Television, édité par la Television Society, March 1928

"How to Make a Simple Televisor", Television, March 1928,

"How to Make a Simple Televisor", Television, April 1928,

Publicité pour les kits Peto-Scott
(Television, November 1930)

Publicité pour le Baird "Junior" Kit, Television, April 1931

Publicité pour le Daily Express Television Kit (Television; May 1934)

Publicité Mervyn pour roue à miroirs et kit avec roue à miroir (Television, February 1933)

Б. ШЕФЕР, САМОДЕЛЬНЫЙ ТЕЛЕВИЗОР, ИЗДАТЕЛЬСТВО ДЕТСКОЙ ЛИТЕРАТУРЫ Москва 1937 Ленинград (SCHEFFER, B., Do it Yourself Television, Publishing House of Children(s Litterature, Moscow, Leningrad, 1937.
La construction d'appareils de télévision par les amateurs entre 1928 et 1940.
Une des grandes caractéristiques de la télévision mécanique, à la différence de la télévison électronique qui allait l'emporter dès le milieu des années 30, est que les amateurs pouvaient construire eux-même leur récepteur, comme ils le faisaient pour leur poste de radio. Ce mouvement de constructeurs amateurs a bénéficié de l'existence de la presse spécialisée des sans-filistes, qui publiait des articles expliquant comment monter son récepteur, ainsi que des publicités pour des kits commercialisés par les principaux inventeurs (C. Francis Jenkins aux Etats-Unis, John Logie Baird en Grande-Bretagne) ou par des entreprises spécialisées.
Ce mouvement des constructeurs amateurs est observable aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, mais aussi dans les pays où les signaux de la télévision de la BBC morsqu'elle utilisait le système Baird pouvaient être reçus, de la Tchécoslovaquie jusqu'au Maroc espagnol. Un manuel de construction amateur de téléviseur est même publié à Leningrad en 1937.
Ce phénomène du mouvement des amateurs est abordé, dans une approche sociologique, en termes de légitimité des savoirs, par Philipp W. Sewell dans son ouvrage Television in the Age of Radio (2014). Sewell examine "comment les conceptions de l’autorité et du public ont été formulées de manière à contenir les amateurs qui ont eu une influence sur les débuts de la radiodiffusion sonore. La professionnalisation de l’ingénierie a contribué à discipliner la participation à la radiodiffusion en général et à la télévision en particulier, laissant un espace plus restreint à l’enthousiasme. Ces tendances ont placé la télévision dans un système plus hiérarchique de distinctions entre l’autorité supposée des inventeurs et des régulateurs et la passivité présumée du public." Sewell note cependant que les courriers de lecteurs dans les revues spécialisées ou la participation des amateurs à des concours montre qu'il existait des imaginaires et des pratiques alternatifs chez les passionnés d’électronique et les amateurs de télévision. Sewell défend la thèse que les amateurs acceptaient les logiques hiérarchiques de la télévision qu’ils revendiquaient comme les leurs. En effet, les passionnés se sont vu offrir une autorité et un statut contingents, et beaucoup ont adhéré à cet ordre.
La recherche de Sewell porte essentiellement sur les Etats-Unis et le Royaume-Uni et il n'existe pas, à, notre connaissance, de travail équivalent pour l'Europe continentale. Les biographes de Baird tels que Richard Burns ou Anthony Kamm et Malcolm Baird racontent les relations de Baird avec les amateurs de radio qui l'ont aidé mais n'examinent pas le rôle des amateurs dans le processus de développement de la télévision en Grande-Bretagne. C'est finalement l'ingénieur Don McLean qui montre le mieux l'importance des amateurs en exploitant les enregistrements sur disques laissés par quelques uns d'entre eux pour récupérer, grâce à la technologe numérique, quelques minutes de programmes des années 30.(McLean, 1999, 2017)
Le présent article n'a pas l'ambition des recherches approfondies de ces deux auteurs. Il se contente d'un repérage factuel cherchant à préciser la chronologie du phénomène, en relation avec celle de l'offre par les inventeurs et les industriels qui leurs sont liés, en suivant la manière dont la presse s'adressant aux amateurs a rendu compte des possibilités offertes.
Récepteurs de téléphotographie sans fil construits par les amateurs.
En mai 1925, Radio News, la revue pour sans filistes, éditée par Hugo Gernsback, publie un article de R.S. Winters, "Television for Amateurs". Le titre est cependant trompeur. L'invention présentée par Jenkins à ce moment n'est pas du tout un appareil de télévision mais un système de téléphotographie par voie hertzienne, dont l'inventeur indique qu'il pourrait être construit par les amateurs. Comme le montre Sewell, l'inventeur C. Francis Jenkins a fait partie, aux Etats-Unis, de ceux qui ont valorisé l'apport des amateurs. Il envisageait une multitude d’inventeurs individuels comme vecteur du développement de la télévision.
D'autres promoteurs de la téléphotographie sans fil (Edouard Belin, Thomas Thorne Baker, Otho Fulton) imagineront également la possibilité pour les amateurs de construire leur récepteur.
En octobre 1928, lors de la présentation de son système de radiotéléphotographie, Edouard Belin annonce que les amateurs disposants de matériel n'auront qu'à remplacer le haut parleur par un récepteur pour pouvoir imprimer les photographies diffusées. (Le Matin, 27 octobre 1928)
En Autriche, le développement de la diffusion d'images fixes par le Fultograph, utilisé par la Ravag, tablait également sur la construction de récepteurs par les amateurs.
Les constructeurs amateurs aux Etats-Unis
La promotion par C. Francis Jenkins de la télévision, ou plus exactement de la RadioVision, qui en constitue les prémices, viendra trois ans plus tard. Jenkins a commencé à diffuser des programmes de RadioVision à Washington D.C. sur la station W3XK partir du 3 juillet 1928 avec des images de silhouette de 48 lignes à 15 images par seconde. Il diffusait également sur la station W2CXR de Jersey City.
A partir d'août 1928 des kits de l'appareil de réception, baptisé Radiovisor, ont été commercialisés. Dans une série de dix articles distribués en syndication par Science Service et que le Pasadena Post est le premier à publier à partir du 27 août, Jenkins explique que puisque les récepteurs n'existent pas sur le marché, il appartient aux amateurs de les construire, comme ils l'ont fait avec les récepteurs radio à cristal. Les articles de Jenkins expliquent comment procéder, graphiques à l'appui. Les kits comprenaient un disque de balayage de 12 pouces, une lampe au néon et tout le matériel nécessaire, à l’exception du moteur. Jenkins met cependant les amateurs en garde sur le fait qu'ils ne doivent s'attendre qu'à des images de faible qualité, des silhouettes mouvantes.
L’intérêt pour les stations attira l’attention d’investisseurs de toute la côte Est, ce qui conduisit à la création de la Jenkins Television Corporation, constituée le 16 novembre 1928, avec pour mission de fabriquer et de vendre le matériel fabriqué par le Jenkins Laboratory. Le prix de vente d'un récepteur s'élevait de 85 à 135 $, montants accessibles seulement à l'upper class. Le kit était commercialisé à 47,5 $, ce qui était déjà plus abordable pour la middle class.
La place des amateurs dans la première phase de commercialisation du matériel a été bien prise en compte par les producteurs de matériel. Les amateurs ne sont pas seulement des clients mais constituent un potentiel, de compétence dont doivent tenir compte les agents cmmerciaux. En août 1928, le magazine de Chicago, The Jobber's Salesman donne les conseils suivants aux vendeurs de matériel de télévision pour amateurs :
"Vous vous souvenez bien des débuts de la radio, quand les fabricants vous racontaient tout un tas de «balivernes» sur la «distance» de réception de leurs appareils et que vous transmettiez ces informations à tout le monde, ce qui mettait tout le monde dans le pétrin. Dans ce cas, ne faites pas de promesses, car vous ne pouvez encore rien promettre. Mais faites quelques pas pour entrer dans le jeu, vendez ce que vous avez à vendre aux amateurs de télévision, car comme pour la radio, nous devons compter sur eux pour résoudre bon nombre des problèmes techniques du côté de la réception. Il ne faudra pas longtemps, à mesure que les expériences se poursuivront et que l’art progressera, pour que vous deveniez vous-même plus ou moins un expert, ou du moins que vous ayez une bonne connaissance pratique de l’art depuis ses débuts. Alors, quand la télévision éclatera dans toute sa gloire, comme cela arrivera probablement un jour, tout d’un coup, vous saurez de quoi il s’agit, et vos revendeurs aussi, et vous ne serez pas chagrinés comme vous l’avez été dans le cas de la radio en voyant des merciers, des vendeurs de cacahuètes, des papetiers et des dizaines d’autres branches du «commerce» s’immiscer et s’accaparer une grande partie du marché, le conserver pendant un temps considérable et brouiller tout le système de marchandisage."
Le nombre de stations émettant soit de la "vraie télévision" (en direct) soit des "radio movies" (pré-enregistré) augmente fortement durant l'année 1928, accroissant le public des amateurs, et l'intérêt de la presse pour le sujet. Ce développement a permis à l'éditeur, auteur et visionnaire qu'était Hugo Gerrnsback de prendre des initiatives éditoriales valorisant ce milieu des amateurs, tout en assurant la promotion de sa propre station. Sewell qualifie la démarche de Gernsback de populisme scientifique où se mêlent un conviction sincère dans le rôle des amateurs et ses propres intérêts d'affaires.
Gernsback, qui prétend abusivement avoir forgé le mot television, écrit sur le sujet depuis 1909 et les revues qu'il a dirigées (Modern Electrics, Radio News, Science and Invention,...) ont régulièrement rendu compte des propositions et expériences dans le domaine de la téléphotographie et de la télévision. La publication du "book" (en fait une publication en format de revue) All about television, qui paraît en septembre 1927, est en essentiellement une compilation des articles qui ont été publiées au fil des ans par les différentes revues de Gernsback. La publication est pédagogique, mais on n'y trouve pas encore l'idée de l'amateur-constructeur.
Cette idée apparaît par contre dans l'éditorial du mois d'août 1927 de Radio News. Gernback y annonce que dès l'hiver prochain il sera possible à l'amateur de construire son propre récepteur. Et la publicité pour All about Television, dans ce même numéro est un appel : "Radio Fans ! Mechanics ! Scientific men ! Everybody ! Build a TELEVISION SET - The greatest and most amazing development of the 20th Century' Par la suite le slogan des publicités pour la même publication deviendra plus court et plus direct "Any Amateur Can Build one ! Be a Pioneer - Build your Own !"
Un deuxième numéro de Television paraît en octobre 1928, avec, en couverture, l'image d'un amateur en train de construire son récepteur avec un disque de Nipkow .. Le numéro comprend un éditorial de Gernsback "Television is Here !", des mises à jour sur les développements récents de la télévision, et des détails techniques complémentaires sur le Radiovisor de Jenkins mais surtout une publicité de la Daven Corporation pour des "kits" permettant aux amateurs de se procurer l'ensemble des pièces dont ils ont besoin. Gernsback a probablement eu l'intention de lancer une nouvelle revue thématique, mais le marché n'était pas encore assez développé. Il devra attendre mars 1931 pour lancer Television News.
Mais Gernback dispose d'autres titres pour assurer la promotion de la télévision et s'adresser aux amateurs. De manière assez exceptionnelle, les couvertures des cinq derniers numéros de Radio News pour l'année 1928 sont consacrées à la télévision, avec le logo de WRNY, la station radio new yorkaise dont Gensback est propriétare et président. Une seule de ces couvertures représente l'amateur constructeur, les quatre autres proposent l'image de télespectateurs devant l'écran (dont Gernsback lui-même sur la couverture du numéro spécial "Télévision" de novembre).
La couverture du numéro d'octobre 1928 représente un amateur en train de construire son appareil. Dans son éditorial, Gernsback met en garde contre les illusions : la télévision n'est pas encore pour le grand public car de nombreux problèmes, notamment celui de la synchronisation, ne sont pas encore résolus. "Mais en même temps, ajoute-t-il, vce sera un paradis pour les éxpériomentateurs et les amateurs qui vont 'construire par eux-même'., qui vont améliorer et faire mille et une choses pour rendre la télévison utilisable pour le grand public". Dans un des articles de ce numé"ro, il est signalé que les amateurs peuvent obtenir, par simple courrier à la revue, un modèle imprimé (blueprint) leur permettant de réalsier leur disque sans avoir à calculer eux-même l'(espacement des trous.
En novembre 1928, deux numéros de Radio News et une autre revue dont Gernsback est l'éditeur, Science and Invention, consacrent des articles à la construction d'un récepteur. Pour Science and Invention, la première recommandation concerne la qualité du moteur : 'La première condition requise pour construire ce récepteur de télévision est un bon moteur de ventilateur de 16 pouces. Si le disque de télévision à utiliser (il doit avoir 48 trous pour la réception de WRNY et 3XK, ainsi que IXAY et WLEX de Boston, et 24 trous pour la réception de WGY, 2XAD et 2X AF, GE Co., Schenectady), est assez léger, un moteur de ventilateur de 12 pouces peut faire l'affaire. Si vous avez du courant continu dans votre laboratoire ou dans un autre endroit où l'appareil doit être utilisé, vous n'aurez aucune difficulté à contrôler la vitesse du moteur jusqu'à 450 tr/min. requis pour la réception de WRNY ou 90 tr/min. requis pour la réception des autres stations diffusant la télévision."
L'article de Radio News, intégré dans le numéro spécial de novembre dédié à la télévision, est plus spécifiquement orienté sur la réception de WRNY, la télévision new yorkaise, dont Radio News Magazine, la société de Gzernsback est propriétaire, et qui a commencé ses émission expérimentales en juin 1928. Au moment du lancement, Gernback a annoncé que toute personne qui souhaitait recevoir le programme pouvait le faire en se procurant le matériel et en passant trois heures à le monter. L'article de Radio News apporte des précisions techniques. "Pour capter et reproduire les images télévisées actuellement diffusées par WRNY et W2XAL, il vous faut seulement un modeste ensemble d'instruments, dont certains sont probablement déjà sous la main, et d'autres que vous devrez acheter."
Un article explique également comment régler l'appareil, une fois construit, pour recevoir correctement les images. Par exemple, en cas de réception avec le courant alternatif, une simple inversion de fils pouvait conduire à recevoir l'image en négatif.
A un amateur qui se plaint de la diversité des systèmes et réclame une standardisation, le magazine répond par la nécessité des expérimentations et qu'il est encore bien trop tôt pour envisager une standardisation, qui risquerait d'être paralysante. La rubrique "Radio Wrinkles" réunit des lettres d'amateurs qui rendent compte de leur expérience.
Dès le 8 septembre le journaliste Lemuel L. Parton publie un article titrant "les amateurs trouvent le récepteur facile à construire". Il cite Gernaback, qui évoque 3 000 à 5000 récepteurs installés à New York. Le Evening Sun de Baltimore titre "Thousands joining the Television Army". Selon le magazine britannique Television d'octobre 1928, il y avait pour le seul Etat de New York 2 000 amateurs ayant construit un appareil de réception.
En janvier 1929, le magazine Popular Science, concurrent de Science and Innovation, explique comment construire son récepteur et défini différemment la condition la plus importante : "Vous devez avoir un récepteur radio de haute qualité pour obtenir des résultats satisfaisants en télévision. Cela signifie que le récepteur doit amener la station avec beaucoup de volume, que vous receviez sur la bande de diffusion broadcast ou sur la bande d'ondes courtes. De plus, le récepteur doit amplifier sans distorsion grave toutes les fréquences audio, depuis les plus basses communément utilisées dans le Broadcasing, de la musique ou de la parole, jusqu'à au moins 100 vibrations par seconde."
Tous les protagonistes du marché ne sont cependant pas d'accord avec les stratégies de Jenkins et Gernsback. En novembre 1928, le magazine Popular Mechanics publie un article "What Television Offers You". La question Quand la radiotélévision et les films radiophoniques seront-ils accessibles au récepteur domestique moyen ? a été posée à différents experts. Jenkins répond que "des récepteurs radio seront disponibles pour les cadeaux de Noël cette année" et « nous prévoyons de diffuser du baseball et des divertissements similaires d'ici l'été prochain». Les fabricants de kits de télévision affirment que "la télévision est déjà arrivée" Mais Lee De Forest, inventeur du tube radio, déclare : « ce développement pourrait être une question de dix ans ou plus.» David Sarnoff, vice-président et directeur général de la Radio Corporation of America, estime qu'il faudra encore quatre ou cinq ans pour que la perfection soit atteinte. H. P. Davis, vice-président de la société Westinghouse Electric and Manufacturing, déclare : « tout ce qui a été démontré jusqu'à présent dans le domaine de la télévision serait, à mon avis, prématuré s'il était proposé au public en tant que service. ». Dans son livre Elektrisches Fernsehen, publié en 1930, Arthur Korn se montrera sévère sur la publicité tapageuse et prématurée faite autour de systèmes de télévision qui ne peuvent que susciter la déception et donc freiner la recherche et les investissements.
Le août 1928, la Federal Radio Commission a autorisé les émissions amateurs de télévision et de trransmission d'images sur la bande 1715-2000 kc (150-175 m) et 56-60 mc (bande 5m).
En mars 1932, Television News, autre magazine édité par Hugo Gernsback publie un article expliquant construite un récepteur avec disque à lentilles, où les trous du disque de Nipkow sont remplacé par des lentilles.
Dans sion numéro de septembre 1932, Television News explique comment construire un révcepteur à roue de miroirs, en citant son théoricien qu'avait été en 1889 Lazare Weiller et en vantant la supériorité de ce système par rapport au disque de Nipkow et au disque à lentilles, considéré comme cher et délicat.
Le magazine Television britannique signale dans son numéro de novembre 1932 l'arrivée sur le marché américain de tubes cathodiques bon marché qui devraient susciter l'intérêt des amateurs.
La communauté des amateurs-constructeurs en Grande-Bretagne, stimulée par les inventions de John Logie Baird
Le rôle des amateurs au Royaume-Uni paraît avoir été plus valorisé à l'époque qu'aux Etats-Unis et peut être perçu, pendant quelques années, comme une communauté active.
A partir de janvier 1926, les succès des démonstrations de télévision par John Logie Baird ont sucité beaucoup d'enthousiasme. En septembre 1927 est formée la Television Society, qui se donne pour objectif de centraliser les information sur la "nouvelle science" et de la partager entre ses membres.
En février 1928, Selfridge’s, le grand magasin londonien où Baird avait fait ses premières démonstrations en mars-avril 1925, a inauguré officiellement, en présence de l'inventeur, un nouveau rayon où les clients pouvaient acheter aussi facilement qu’ils achètent du matériel radio, de quoi assembler un récepteur de télévision. Baird a promis de diffuser des programmes de télévision chaque soir à minuit et a prévenu que les téléviseurs ne recevraient que des silhouettes floues. A cette occasion la Television Society lance le magazine Television, qui se donne notamment comme objectif de promouvoir la construction d'appareils par les amateurs. Cet objectif est affirmé dès le premier numéro dans l'article "How to Make a Simple Televisor".
"Les amateurs ont dû lire les nombreux comptes rendus des démonstrations de télévision qui ont eu lieu ces deux dernières années, mais bien que beaucoup de choses aient été publiées sur ce travail, rien ne semble avoir été fait pour aider l'amateur à effectuer ses recherches chez lui. Cela semble surprenant à première vue, car le rôle très important joué par l'amateur dans le développement de la radio est bien connu et apprécié. La télévision est cependant un sujet beaucoup plus complexe que la radio et exige des connaissances scientifiques qui ne sont généralement pas à la portée de l'homme de la rue. Le sujet a cependant été considérablement développé ces deux dernières années et, au musée de South Kensington, ouvert au public, se trouve un appareil tout à fait simple avec lequel la "télévision des ombres" a été réalisée pour la première fois. Il ne semble pas y avoir de raison valable pour que l'amateur ordinaire ne construise pas lui-même un appareil similaire et ne puisse s'offrir le plaisir sans précédent d'explorer lui-même cette nouvelle branche de la science. Il y a toujours quelque chose d'infiniment fascinant à explorer un domaine complètement nouveau, et nous nous proposons de donner dans cet article des détails de construction qui permettront à l'amateur de construire lui-même une machine simple qui montrera la transmission des contours sous une forme rudimentaire.
L'article s'étend sur les trois premiers numéros de la revue et décrit comment construire un appareil de réception qui correspond au premier modèle du Televisor de John Logie Baird. En octobre, un rapport du Comité de la Television Society confirme le rôle des amateurs : "Notre Société doit organiser des démonstrations pratiques et des conférences explicatives simples pour «populariser» la télévision. Je déteste le mot «populariser», mais il exprime exactement ce que je veux dire. Donnons à l’amateur la direction qu’il désire pour le mettre sur la voie de l’expérimentation et du progrès. Car sans progrès, aucune organisation comme la nôtre ne peut espérer exister."
Cependant, comme l'écrit le correspondant à New York du magazine Televison dans le numéro de décembre, après avoir constaté les développements rapides de l'offre aux Etats-Unis comparés à celle de la Grande-Bretagne : "L'amateur britannique d'aujourd'hui est sérieusement handicapé par le fait que sa station de télévision la plus proche se trouve à 3 500 miles.". Il note aussi que les récepteurs aux Etats-Unis sont semblables à ceux de Baird, mais sont commercialisés sans système de synchronisation, ce qui permet un prix équivalent à 7£. "L'appareil vaut ce qu'il vaut mais cette valeur, pour l'amlateur américain, est aussi cruciale que l'était le récepteur à cristal pour l'amateur de T.S.F."
En avril 1929, le nombre de téléviseurs vendus est estimé à 4000. (Coventry Evening Telegraph - Wednesday 17 April 1929).
De juin 1929 à avril 1930, Television publie une série en douze articles de A.A. Waters, "The Construction of Experimental Television Apparatus" dont l'auteur et sont collaborateur R.G. Wilson ont fait la démonstration le 7 mai lors de la réunion de la Television Society.
L'éloge des amateurs
Television incite les amateurs à rendre compte de leurs expériences. Dans le courriers des lecteurs, il arrive que des amateurs non seulement décrivent leur appareil mais avancent aussi leurs propres propositions techniques (par ex., March 1930, pp.49-50). Dans le numéro d'avril, un article rend compte de l'expérience des deux frères jumaux Holmes, qui n'ont pas vingt ans, mais sont arrivés à construire un récepteur de leur propre conception, avec peu de moyens.
Dans le même numéro Stanley A. Moseley, futur présentateur et directeur des programmes de télévision de la BBC, écrit "La télévision est donc en pleine effervescence. Je m'attends désormais à une armée d'amateurs coopérant avec M. Baird.". Le magazine publie également le témoignage d'un correspondant allemand adressé à la Baird Intrenational Television Ltd sur l'expérience d'un amateur en Allemagne.
Et, toujours dans le même numéro, le rapport du président de la Television Society, qui n'est autre que le grand physicien Sir Ambrose Fleming, alors âgé de quatre-vingt et un an, se termine par un vibrant hommage aux amateurs.
"Lorsque nous examinons l’histoire des inventions en matière de télégraphie et de téléphonie sans fil, nous constatons que la part de ces inventions est en grande partie due aux travaux des amateurs, et en très petite partie aux fonctionnaires du gouvernement, qui jouissaient d’une grande faveur. Marconi lui-même était un amateur et a réalisé ses premières expériences avec les appareils les plus rudimentaires, mais il avait des idées. Lorsque le gouvernement a placé la télégraphie sans fil sous son contrôle par la loi sur la télégraphie sans fil en 1904, il a laissé aux amateurs peu ou pas de droit de se mêler de la création des ondes électriques, sauf dans un petit coin de l’éther considéré comme peu utile. Mais les amateurs qui avaient des idées ont beaucoup contribué à découvrir l’extrême importance et la valeur des ondes courtes pour la transmission sur de longues distances. C’est un amateur qui a découvert le premier détecteur à cristal, et d’autres ont ajouté à leur nombre. C’est un amateur qui a inventé le téléphone parlant, à savoir Alexander Graham Bell, qui était à une époque étudiant de collège ; et c’est un amateur, John Logie Baird, qui nous a donné la première télévision pratique. Cette société est composée principalement d'amateurs qui enquêtent et inventent par amour et par excitation. Les historiens militaires parlent de certaines batailles comme de «batailles de soldats », parce qu'elles n'ont pas été remportées principalement par la stratégie de l'état-major ou des commandants en chef, mais par la persévérance et le courage du soldat inconnu. Il y a donc des victoires et des conquêtes inventives qui attendent d'être remportées, et qui peuvent être remportées, non par un haut fonctionnaire du gouvernement, mais par un amateur inconnu mais capable."
La situation évolue à partir du moment où la BBC adopte le système Baird (la première émission a lieu le 13 septembre 1929) et que la Baird Company commerciale le fameux Televisor (Avril 1930), qu'il était possible d'acheter soit construit, soit en kit. Pour vingt-cinq guinées, l’équivalent de cinquante billets pour les meilleures places de théâtre, taxes comprises, le public pouvait acheter un récepteur de télévision. Un amateur pouvait fabriquer le sien à partir d’un kit de bricolage de seize guinées, pour fonctionner en conjonction avec un poste de radio.(A. Kamm & M. Baird, 2002, p.139).
A l'automne 1929 parait la seconde édition du livre de E.T. Larner, Practical Television, avec une préface de John Logie Baird. L'édition est augmentée d'un nouveau chapitre "Construction of receiver", qui affirme que "les expériences et la recherche ont rendu possible la construction d'appareils très simples (...). L'extrême simplicité de la conception permettra à n'importe qui disposant d'aptitudes moyenne de le construire."
Témoignant de l'essor de la pratique des constructeurs amateurs, la revue Television publie en mai 1930 plusieurs Letters to the Editor dans son numéro de mai 1930. En juin, elles sont devenues si nombreuses que la rédaction renonce à les publier toutes. En février 1931, elle instaure la chronique "The Enthusiast See It Through" exclusivement consacrée aux rapports des amateurs.
En novembre 1930, Television signale l'hommage rendu par le Professeur E.V. Appleton à un amateur de Bristol, M. Weber, dont les observations sur les "fantômes" dans les images captées lui ont permis de préciser sa théorie de l'écho.
En 1933, Television a institué le Constructors' Circle, qui permet les échanges entre constructeurs. En août 1934, le nombre des membres du Circle est estimé à un millier de personnes.
Les kits
Plusieurs entreprises, à partir de 1931, commercialisent des kits. Television (August 1932) explique ainsi le succès des kits : "La popularité des kits reste intacte, et la raison en est très simple. Le constructeur amateur éprouve un réel plaisir à assembler les pièces qui composent un récepteur. Il trouve cela instructif en ce qui concerne la technique de base de la radio. Il apprend à connaître exactement ce que contient son ensemble, quelle relation chaque composant entretient avec les autres, et en cas de panne à tout moment dans le futur, il se sent capable de vérifier son ensemble pour effectuer les ajustements ou les remplacements nécessaires sans craindre de causer des dommages irréparables."
En avril 1934, le quotidien Daily Express, en collaboration avec le constructeur Mervyn, lance son propre kit. Celui-ci rencontre un succès commercial, mais ne semble pas donner d'excellent résultats et Television publie dans son numéro de mai un article expliquant comment pallier aux faiblesses de l'appareil.
Il n'existe pas de données précises sur les ventes de téléviseurs. Pour 1933-1934, les estimations variaient de 10 à 13000 (Sagall,Television, January 1934) à 15 à 20 000 (Benn, Television, May1933).
Les horaires de programmation de la BBC ont visiblement mécontenté les amateurs. Coimme l'écrit Television dans son numéro d'avril 1931, "Actuellement, la télévision est diffusée en Angleterre de 11 heures du matin à 13 heures du matin, en semaine, et de minuit à minuit et demi les mardis et vendredis. Ces horaires ne sont pas très encourageants pour les amateurs, mais on s'attend à ce que les stations étrangères et le nouvel émetteur à ondes courtes de Baird fournissent bientôt un service bien meilleur."
La stratégie suivie par Baird ne satisfait cependant pas tout le monde. Outre les critiques sur la qualité insuffisante et la nécessité de passer à la télévision électronique (thèse dont A. Campbell Swinton est le principal théoricien en Grande-Bretagne), des critiques se manifestent sur l'absurdité qui consiste à tabler sur la construction par des amateurs, alors que cette constriction est malgré tout assez difficile. Cette critique est formulée par le Capitaine E.H. Richardon, dans un article publié par Television en août 1930.
Appareils à roue de miroirs
Le 2 janvier 1931, la Baird Company fait sa première démonstration d'une transmission avec roue de miroirs de 30 lignes, sur trois canaux. Certains amateurs embrayent le pas. Ainsi, M. Hewel, amateur à Berlin, construit des roues à miroirs en utilisant comme support des disques pour gramophone.
La commercialisation en 1932 d'un nouveau Televisor Baird avec roue à miroirs suscite l'inquiétude du chroniqueur de Television Barton Chapple, qui reconnaît que l'analyse est de meilleure qualité et qu'il est normal qu'une entreprise spécialisée souhaite fournir la meilleure qualité, mais indique que la complexité du dispositif est telle qu'elle risque de dépasser le niveau de compétence des amateurs. Il fournit cependant un article détaillé sur la manière de construire un récepteur de ce type (Octobre 1932).
Une publicité pour un kit Mervyn avec roue à miroir apparaît dans Television en février 1933. La Baird Television va commercialiser son propre kit fin 1933. Le numéro de février 1934 de Television en fait une description détaillée, très favorable : "Disons d'abord que le kit Baird est une très belle production mécanique et que la conception montre une quantité étonnante de réflexion ; il est difficile, en fait, de voir que l'efficacité optique, électrique et mécanique pourrait être améliorée. Le tambour à miroir, par exemple, est une pièce moulée en aluminium avec les lits de miroir usinés aux angles corrects ; aucun réglage n'est donc prévu et aucun n'est nécessaire, sauf en cas de véritable abus, le tambour et les miroirs ne peuvent pas être modifiés"
En janvier 1934 est annoncé un kit de récepteur avec vis à miroirs, un système inventé par l'américain D.B. Gardner.
L'annonce par la BBC en janvier 1934 qu'elle va mettre fin au 31 mars à la diffusion de programmes en 30 lignes pour passer à la diffusion "haute définition" (c'est à dire avec le système EMI-Marconi) va susciter la réprobabtion des constructeurs industriels (Baird, Scophony) et provoquer des manifestations d'inquiétude parmi les amateurs. (Voir par exemple la lettre de Hugh J. Miller dans le numéro d'avril 1934 de Television.). En juin, Television publie les réponses à un questionnaire auprès de ses lecteurs. La première question porte sur la réduction des émissions par la BBC.
"Pensez-vous que la récente réduction des émissions va entraver les progrès de la télévision ? Quatre-vingt-dix-huit pour cent des réponses à cette question sont définitivement affirmatives et un grand nombre d'entre elles sont très nuancées, en particulier en ce qui concerne les expérimentateurs amateurs. La plupart de ceux qui ont répondu par la négative ont également ajouté une clause de réserve, indiquant dans certains cas que des travaux expérimentaux seront possibles grâce à des émissions amateurs."
Stations émettrices d'amateurs
Certains amateurs ne se contentent pas de construire des appareils récepteurs, mais se lancent également dans la construction de postes émetteurs. En mars 1931, le Post Office a modifié la réglementation sur les bandes de fréquence et a autorisé les émetteurs amateurs de 1,78,5 kilocycles par seconde (soit 168,6 mètres), utilisables le premier mardi de mars, juin, septembre et décembre, à partir de 21 heures, G.M.T.
En mars 1934, Television présente un émetteur (avec disque de Nipkow) en "hook-up" pour les amateurs : "La possession d'un émetteur permettra aux amateurs d'expérimenter indépendamment des émissions de la BBC et à des moments plus opportuns. L'appareil qui va être décrit est plus ou moins sous forme de branchement et est destiné à indiquer ce qui est nécessaire pour une transmission simple et il peut être laissé à l'ingéniosité de l'expérimentateur pour l'assembler sous une forme plus compacte si cela est souhaité. D'excellents résultats ont été obtenus avec cet appareil, les images étant facilement reconnaissables."
En juillet 1934, Television rend compte d'une expérience d'émission par des amateurs dans le Lancashire avec un appareil à roue de miroirs. En août 1934, elle présente un émetteur expérimental pour amateurs.
L'éditorial est consacré à cette perspective, dont les conditions légales et pratiques sont cependant considérées avec prudence. "Il est évident que pour réaliser des émissions d'amateurs, même à petite échelle, il faudrait la coopération d'un certain nombre de personnes, à la fois en raison du coût et du travail que cela impliquerait. De plus, il ne serait possible de couvrir que des zones relativement petites. La première mesure prise par les deux amateurs dont nous avons déjà parlé a été de former une société d'amateurs et cela, nous le suggérons, serait un excellent exemple à suivre dans divers districts. Même en dehors de la question de la transmission amateur, le temps est maintenant tout à fait mûr pour la formation de clubs et de sociétés sur le même modèle que ceux qui ont connu tant de succès aux premiers jours de la radiodiffusion. Cette suggestion devrait intéresser les membres du Cercle des constructeurs, et nous serions heureux d'entendre les amateurs désireux de participer. La première nécessité semble être la coopération de quelqu'un qui possède ou est en mesure d'obtenir une licence de transmission. Pour commencer, des "images fixes" pourraient être transmises car l'appareil requis pour cela serait d'un caractère très simple. Lorsque l'expérience sera acquise, des transmissions d'un caractère plus ambitieux pourront être entreprises."
Le Post Office Master répond rapidement à cette proposition, par un décret qui limite la diffusion des émissions d'amateur à de simples tests et interdit tout programme de divertissement et toute diffusion de film de plus de deux minutes.
En France, le 1er septembre 1935, le magazine L'Antenne publie un article de E. Tirmarche (Louvain, Belgique) "L'émission d'amateur en télévision est-elle d'ores et déjà possible", avec des explications trchniques empruntées au modèle anglais.
Le duel entre la télévision basse définition et la télévision haute définition et le déclin du mouvement des amateurs-constructeurs
La concurrence Baird et EMI-Marconi conduit à la mise en place en mai 1934 d'un Comité qui, sous la houlette du Post Office Master, doit examiner l'avenir de la télévision. L'éditorial du numéro de septembre 1934 de Television est titré "How the Amateur Can Help", mais le texte, en fait, témoigne du désarroi qui a saisi la communauté des amateurs face à l'incertitude créée par le débat entre télévision mécanique et télévision électronique. Si la BBC a accepté de maintenir pendant quelques mois un programmation en 30 lignes, il est de plus en plus évident que le modèle de la télévision électronique poussé par EMI-Marconi va l'emporter. Le rapport du "Selsdon Committee", publié le 31 janvier 1935, tout en reconnaissant le rôle d'iniateur qu'avait joué la télévision en basse définition, indiquait que celle-ci n'avait pas d'avenir et proposait le lancement d'un service national en haute définition (240 lignes). Le service en basse définition pourrait continuer au bénéfice des "pioneer lookers" jusqu'au lancement du service national.
Dans le numéro d'octobre de Television est publié un message de John Logie Baird à l'amateur. Sous son côté un peu rhétorique, ce texte est probablement une réponse de l'inventeur à l'inquiétude ou à l'amertule qu'il perçoit dans la communauté des amateurs-constructeurs. Le texte est au futur, mais la dernière phrase, concernant le rôle de l'amateur, au singulier, comme un ideal-type, est au passé.
"(...) Bien que de grands progrès soient attendus dans l'avenir, la télévision n'en est pas moins une réalité du présent qui procurera des heures de frisson et de plaisir. De nombreuses expériences peuvent être menées pour améliorer les appareils domestiques, même lorsque les images ne sont pas disponibles, aussi ne vous laissez pas décourager par la rareté du temps de programme. I., La situation de la télévision aujourd'hui est celle qui absorbe un intérêt intense pour l'amateur. Des progrès et des améliorations sont continuellement réalisés et des appareils pour les travaux expérimentaux peuvent être obtenus de nombreuses sources. L'amateur a joué un grand rôle dans le développement de la radio et, sans aucun doute, dans le développement de la télévision, sa position est tout aussi importante."
De manière significative, en janvier 1935, le magazine Television change de nom et devient Television and Short Waves. L'intérêt des amateurs va être réorienté vers la radio en ondes courtes. Quelques articles évoquent la possibilité pour les amateurs de monter des appareils avec tube cathodique ou des derniers appareils en 30 lignes (notamment un émetteur de films en continu) , mais il est clair que l'espace que la télévision mécanique avait ouvert pour ceux-ci n'a plus la même ampleur.
La réception de la télévision anglaise en dehors de Grande-Bretagne
Il existe divers témoignages de réception de la télévision anglaise sur le continent.
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A plusieurs reprises, Television publie des correspondance de l'allemand Horst Hewel, qui reçoit les émissions de Londres depuis mars 1929. Hewel jouera un rôle dans la relance de la télévision allemande après la Seconde guerre mondiale.
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Dans son numéro de mai 1930, Television publie le témoignage d'un amateur tchécoslovaque et une photographie de son poste récepteur. Cet amateur, Pranti;ek Pilat, installé à Brno, témoigne : "Vers la fin de décembre, nous avons commencé à tester la réception de la télévision de Londres. Ces essais ont été très satisfaisants et on peut affirmer que la télévision de Londres peut être reçue quotidiennement en Tchécoslovaquie."
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Dans le même numéro est publié le témognage de Georges Verdun, d'Anvers et la photographie de son récepteur. En janvier 1931, la revue attribue le prix du meilleur correspondant à George Verdun pour la qualité de ses rapports.
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Toujours dans le même numéro est publiée la photographie d'un appareil construit à Funchal (Madeire)
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Dans le numéro de juin, Television signale deux rapports venus de Hollande : celui M. W. H. de Gorter, de la section néerlandaise de l'Union internationale des radioamateurs, et celui de M. Van Schie, de Rotterdam. M. de Gorter obtient ce qu'il décrit comme des résultats splendides : « J'obtiens des images parfaitement détaillées à chaque fois. » Il signale également des images doubles, « la tête de l'une se trouvant à peu près au niveau des épaules de l'autre. Lorsque l'image originale s'est estompée et est devenue faible, l'autre image est devenue plus forte. Pendant les périodes d'affaiblissement, il est souvent difficile de maintenir le synchronisme. »
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Dans le même numéro, Television publie la photo de M. Mossig, de Vienne avec son récepteur.
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En 1931, un amateur belge, M. Vossaerts reçoit les émissions de la BBC avec un appareil qu'il a construit lui-même. Son témoignage sera recueilli en 1964 dans une émission de la RTB (voir vidéo ci-dessus).
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Dans son numéro d'octobre 1932, Television publie la lettre d'un amateur parisien, M. Aeschen, ainsi que la photo et le schéma de son appareil. Il mentionne comment les amateurs français de télévision ont accueilli avec enthousiasme les nouvelles émissions de la BBC et envoie un schéma théorique du récepteur sans fil qu'il a employé et deux photographies de son appareil actuel "Depuis le 22 août, les amateurs français de télévision ont accueilli avec enthousiasme les émissions anglaises sur le 261 m. La qualité de ces émissions a été très supérieure à celles de l'année précédente et les programmes sont très variés. Certains soirs, c'est comme au cinéma, notamment l'émission du 24 août qui a été reçue dans les conditions les plus favorables. (...)" R. Aschen est le co-auteur avec Eugène Aisberg du livre Théorie et pratique de la télévison, qui paraitra l'année suivante et qui est le, premier livre en français à proposer les instructions de construction de divers modèles de récepteurs.
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Dans son numéro de juin 1934 Television publie la lettre d'un amateur de Mellila (Maroc espagnol) qui déclare suivre les programmes de la BBC.
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Un commentaire posté sur Youtube en dessous d'une l'émission de la BBC consacrée à la réalisation des premières dratamatiques de la diffusées dans les années 30 avec le système Bqird constitue un autre témoignage de la réception des émissions de Londres en France : "My grandpa watched these shows in the south of France in 1933 on a home made Baird's system television set I still own today. Radio amateurs like him used to build their gear in those days, and all those TV experiments were known and followed world wide by geeks of that time. I'm still amazed the transmition was working all the way from Crystal Palace to Lyon (my grandpa had put 4 huge antenas on the roof of our house)."
Les constructeurs amateurs en France
En France, le début du mouvements des constructeurs amateurs est plus tardif qu'en Grande-Bretagne, ce qui s'explique évidemment par le fait que des émissions régulières n'ont commencé qu'en décembre 1931. Les recherches approfondies d'historiens sur cette période sont encore relativement rares. Les deux ouvrages les plus détaillés d'historiens sur la période, l'Histoire générale de la radio et de la télévision en France de Christian Brochand (1994) et la biographie de René Barthélemy par Michel Amoudry (1997) sont, très logiquement, focalisés sur le rôle des inventeurs et premiers émetteurs et les amateurs n'y sont mentionnés que de manière ponctuelle. Une recherche spécifique sur la quetsion mériterait d'être tentée et nous ne ferons ici qu'identifier quelques éléments d'information.
Les clubs de sans-filistes Club des 4 et ET F & C proposent durant l'été 1927 d'inclure la télévision dans les activités des amateurs de T.S.F. Un des collaborateurs de la revue France-Radio, A.Chaye Dalmar, leur emboîte le pas en publiant dans le numéro d'août 1927 un article "Pourquoi pas une télévision d'amateur ?". Le sujet de l'article n'est cependant pas similaire à ce que nous venons d'examiner aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. L'auteur se pose en amateur-inventeur, avançant ses propres solutions d'ensemble, comme l'ont fait beaucoup d'autres avant lui. Ce qui est nouveau est de s'affirmer en amateur dans ce type de pratique ce qui est le signe qu'une professionalisation de la recherche commence à se percevoir (à travers les réussites de Jenkins et de Baird, mais aussi des travaux de chercheurs français reconnus comme Edouard Belin ou Fernand Holweck)
En 1928-1929, Eugène Aisberg publie dans la revue La Télévision une série d'articles "La transmission d’images à la portée de tous. Principes fondamentaux de la phototélégraphie et de la télévision". Il s'agit d'un travail pédagogique, qui ne suppose pas encore une approche d'amateur-constructeur, mais qui contrinue à la préparer. De même la série d'articles "Radiovision" publiée par René Barthélemy dans le magazine L'Antenne en 1929-1930 relève de l'exposé théorique et ne s'adresse pas explicitement à des amateurs-constructeurs, même si ceux-ci sont mentionnés ici ou là.
Baird fait une présentation de son Televisor à l'Olympia de Paris en novembre 1930, mais les participants s'accordent à considérer que les résultats étaient décevants et peu convaincants. C'est plutôt la possibilité de capter les émissions en provenance de Londres qui a contribué à lancer le mouvement des amateurs-constrcuteurs, dont l'importance en nombre reste difficile à déterminer.
L'idée d'une télévision d'amateurs n'a pas que des défenseurs. Dans la revue Le Cinéopse, O. Blemmec met en garde, en novembre 1931, contre l'idée que des amateurs pourraient être opérationnels avec une technologie qui n'est encore que dans une phase expérimentale. Ses articles manifestent une grande méfiance par rapport aux expériences de Baird. Seule l'arrivée de la cellule de Kerr lui donne un peu d'optimisme dans son article du 1er juillet 1933.
Nous avons déjà signalé le cas de R. Aschen, qui a fait part de son enthousiasme à la revue britannique Television. Il publie en 1932 avec E. Aisberg le livre Théorie et pratique de la télévision, ouvrage qui propose les méthodes de construction et les graphiques de plusieurs modèles d'appareils. Le poète et critique Paul Dermée, un des rares intellectuels français qui s'intéressent à ce nouveau moyen d'expression en gestation recense le livre avec enthousiasme : "(...) les nombreux chercheurs et curieux qui ne trouvent plus d'intérêt dans la construction de récepteurs de radiodiffusion, dont la technique est actuellement stabilisée, peuvent avec fruit se construire des téléviseurs qui se branchent sur un récepteur de T.S.F. tout comme un haut-parleur" (La Dépêche, 23 décembre 1932).
L'un des principaux promoteurs en France de la construction de récepteurs est l'ingénieur Pierre Hemardinquier, qui a publié en 1933 le livre La télévision et ses progrès et des articles sur les possibilités ouvertes aux amateurs dans La Nature (novembre 1933) et Je sais tout (1er juin 1935).
En novembre 1933, Hemardinquier ne peut que constater le retard de la France par rapport à l'Angleterre, qu'il attribue à l'absence d'émissions : "Il y aurait d'après des estimations peut-être un peu optimistes 10 à 15 000 récepteurs de radiovision en fonctionnement en Angleterre, et ce nombre augmenterait chaque jour. Que des émissions régulières de radiovision, même sous une forme restreinte, aient lieu en France (ce projet doit être réalisé prochainement), un noyau d'amateurs de radiovision d'importance au moins égale se formera certainement aussi chez nous."
Après avoir rappelé que le "bricolage" ingénieux est à l'honneur en France, l'auteur argumente sur le rôle que les amateurs ont joué dans la découvertes des possibilités en radio des ondes courtes. Il constate qu'il n'existe que peu d'émetteurs en France (Baird-Pathé-Nathan, qui a commencé en 1932 ; celui de René Barthélemy, qui vient d'être installé ; Le Petit Parisien et Henri de Farnce ont des émetteurs en projet). Les programmes de la BBC sont également reçus, mais un problème se pose pour les amateurs : pour recevoir les émissions françaises de type "Standard" et les émissions britanniques de type Baird; les disques doivent être équipés, suivant la proposition de Marc Chauvière, de deux spirales de trous distinctes : dans le système français, la rotation se fait dans le sens des aiguilles d'une montre et dans le système Baird dans le sens inverse. Les constructeurs français proposent des disques distincts. Par ailleurs le cadrage Baird se fait en hauteur tandis que le cadrage français se fait à l'horizontale. Les amateurs qui souhaitent recevoir le sytsème Baird doivent ajouter, pour la synchronisation, une roue phonique.
Hermadinquier signale que des entreprises commercialient des "blocs" (traduction française à l'époque des kits), facilement montables par des particuliers : le modèle Astra, le modèle Emyvisor (lancé par René Barthélemy). Hemadinquier signale également que des tambours à miroirs commenencent à se trouver sur le marché, mais que les récepteurs à tambour de miroirs sont beaucoup plus difficiles à monter. Il décrit le modèle Hardy, qui s'adresse aux amateurs.
Certains magazines de sans-filistes publient des articles expliquant comment construire un téléviseur.
C'est notamment le cas du Journal des 8 en mars-avril 1933. La chose est plus rare dans la presse quotidienne, mais La parole libre consacre un article détaillé à la question le 19 juin 1932.
En 1933, Marc Chauvière estome à un millier le nombre d'amateurs équipés avec un disque de Nipkow et une centaine avec un disque à lentilles. (L'Antenne, 1er octobre 1933, p. 657).
En 1935, lorsque Hemardinquier écrit son second article, les choses ont évolué. Deux stations (Paris PTT Paris et Radio-Lyon) émettent régulièrement. Radio-Lyon émet toujours en mode 30 lignes, mais Paris PTT commence des émissions émissions électroniques "à haute définition", qui nécessitent un récepteur avec oscillographe cathodique. Hemardinquier explique que la construction d'un tel récepteur n'est pas aussi compliquée que ce qu'on le pense généralement et qu'elle peut être réalisée à des prix abordables. Un récepteur radio ,peut être monté en remplaçant le haut parleur par un système lumineux avec lampe à incandescence, un disque de Nipkow et une loupe grossisante.La seule difficulté majeure est le réglage du disque.
Dans un article consacré à une visite au laboratoire Baird publié dans La Nature le 15 septembre 1935, Hemardinquier conclut que l'oscillographie cathodique apparaît comme l'avenir idéal pour la télévision d'amateur.
En 1936, au XIIIe salon de la T.S.F., un récepteur Emyvisor, la marque lancée par René Barthélemy, montable par les particuliers, est exposé (A la page, 6 octobre 1936)
En 1937, dans La Télévision et ses progèes, Hermardinquier décrit les différents types de télévision (radiovision à basse et haute définition, télécinématographie et télévision cathodique), mais il n'y est plus question du rôle des amateurs. Comme en Angleterre, une phase, qui a été plus brève, est terminée.
Un manuel de construction de récepteurs de télévision publié à Moscou en 1937
La chose paraît étonnante mais un manuel de construction de récepteur avec disque de Nipkow a été publié par la Maison d'édition pour enfants du Comité central du Komsomol, à Leingrad, en 1937, c'est à dire en pleine période des purges staliniennes Il serait intéressant d'en savoir plus sur le contexte de publication de ce livre.
Les amateurs de télévision mécanique au XXIe siècle
Le mouvement des constructeurs amateurs a connu un regain depuis les années 1990. Le livre manuel de A.F. Collins a été réédité en 1991. Plusieurs sites ou forum témoignent de cet engouement :
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Le forum Mechanical Televion de la Narrow Bandwith Television Association
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En Allemagne, la chaîne Youtube Histelek fournit des vidéos de récepteurs à disque de Nipkow et à roue de miroirs reconstitués dans les années 2010.
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Television Exoerimenters.com de Peter F. Yanczer
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Radiovision de Roger Dupouy
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Vintage Television Sets and Colour Television Sets from the Dawn of Television until Now de Eckhard Etzold
Roger Dupouy présente ses reconstitutions de récepteurs à disque de Nipkow. (Exposition "La radio et la télévision des années 30" - Ville de Clermont-Ferrand).
M. Vossaerts qui était un amateur constructeur de son propre récepteur de télévision en Belgique dans les années 30. Témognage recueilli en 1964 et repris dans l'émission de Michel Franssen Quarante-ans de télévision belge (RTBF, 1993).

Un des rares exemples de la programmation de la BBC en télévision mécanique en 30 ligne, sauvé grâce à un amateur de l'époque et ai travail de resrauration numérique par din McLean (Chaîne Youtube TVDawn)

C.F. JENKINS, "How to Make a Radiovisor", le troisième de la série de dix articles distribué en syndication par Science Service (The Pasadena Post, 29 August 1928)

Un Radiovisor de C. Francis Jenkins - Source Smithoinian Institure.

Schéma du Radiovisor dans Radio News, Augyst 1928

Evansville Press, (Indiana); 20 August 1928

Publicité pour le kit Radiovisor de Jenkins Television Cop, Radio News, July 1930.

H.W. SECOR and J.H. KRAUS, All about Television, Experimenter Punblishing Co, 1927

Publicité pour All About Televion, in Radio News, August 1927.
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Image du constructeur amateur. Radio News, 16 September 1928

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Ce que le "television enthusiast" peut voir sur son récepteur (Buffalo News, 15 September 1928)

Comment résoudre le problèle de l'image négative (Radio News, November 1928)

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Le public assistant à une démonstration du Simple Televissor au Selfridge's (février-mars 1928 (Television, April 1928)


Exemple d'une image reçue par un amateur (Television, May 1930)
Photo d'écran prise par un amateur (Television, May 1932)

Le Televisor Baird dans sa version commerciale (1930). L'exemplaire de la Cinémathèque française.

Publicité pour le Televisor Baird (Television, June 1930)


M. Driver et le récepteur qu'il a construit (Television, June 1930)
Un amateur assemblant le Televisor reçu en kit.
(Television, June 1930)

L'exemplaire construit par les frères Holmes
(Television, April 1930=§

M. Weber, de Bristol, faisant la démonstration de l'appareil qu'il a construit. Television, (October 1930)

M. Mourat faisant une démonstration du récepteur qu'il a construit (Television, January 1931)

Television News, March-April 1932
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Des disques de gramophones utilisés comme support par M. Hewel pour construire des roues à miroirs, (Television, April 1931).

Publicité pour le kit Mervyn avec roue à miroirs, Television, December 1933

L'assemblage du kit Baird avec roue à miroirs est très simple et requiert peu d'outils
(Television, February 1934)

Un exemple de station émetrice construite par un amateur (Television, May 1930)

"Building a Simple Television Transmitter",
Couverture de Television, August 1934

Les éléments de base d'un kit de stationn émetrice d'amateur (Television, March 1934)

"John L. Baird talks to the Amateur", Couverture de Television, October 1934

Récepteur construit à Bron (Tchécoslovaquie) pour capter la BBC (Television, May 1930)

Récepteur construit à Funchal (Ile de Madère) par M. Wraight (Television, May 1930)

Récepteur construit à Anvers (Belgique) par M. Verdun (Television, May 1930)

M. Mossig (Vienen, Autriche) et le récepteur qu'il a construit

L'appareil de M. Hewel (Allemagne) (Television, September 1930).

L'émission de télévision signalée dans la liste des progarmmzs radio britanniques du magazine L'Antenne, 2 février 1930.

Hemardinquier, Je sais tout, 1er juin 1935

Source : La Nature

SLe système Chauvière de disque Nipkow à double spirale
Source : Hemardinquier, La Nature, 1933
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Le magazine Toute la radio de janvier 1936, édité par Eugène Aisberg, contient un dossier "Comment construire soi-même un récepteur de télévision".

Récepteur de télévision d'amateur type 180 lignes dit Visiodyne-Baby, 1936
Marc Chauvierre, 1900-1999, ingénieur français, un des pionniers de la télévision en France.
André Serf, Radio-électricien
© Musée des Arts et Métiers-Cnam/photo Pascal Faligot

Explication de la manière de créer un disque de Nipkow dans le manuel russe.
Eddy Current Drive Nipkow Disc: Rebuild Project of the 1931 "See-All"
Watch Television as in 1931 - The "See-All" Rebuild Project
Making of the 1933 Bush Baird Mirror Drum Televisor Replica
Le physicien Sir Ambrose Fleming, Président de la Television Society (Television, June 1928)

Je ntiens à remercier David E.F. Gleason, éditeur du site World Radio History et les éditeurs de DocTSF et de la base ANPERE. Sans la mise à disposition des revues spécialsiées de l'entre-deux-guerres, cet article n'aurait pas été possible.
André Lange
10 février 2025