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La proposition du lieutenant J.H. Coblyn (1902) : un appareil avec cylindre à lentilles pour l'analyse et un oscillographe à fer doux pour le récepteur
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J.H. Coblyn polytechnicien

(Source : Bibliothèque de l'Ecole polytechnique)

Jacques-Henri Colbyn, premier militaire français dans l'histoire de la télévision

 

Né le 10 septembre 1875 à Paris et décédé à Le Cannet le 21 juillet 1939, Jacques Henri Coblyn est un militaire français, qui, lorsqu'il intervient sur la vision à distance par l'électricité en 1902 était Lieutenant au 7ème Génie à Avignon 

A notre connaissance c'est la première contribution d'un  militaire à l'histoire de la télévision. La seconde sera celle de René Darmezin en 1906.

 

Son père, Jacques André Coblyn était rentier. Jacques-Henri Coblyn fait ses études à l'Ecole polytechnique et est classé  156e en 1896 sur 222 eleves - et 147e en 1897 sur 222eleves. Il s'est enrôlé volontairement dans l'armée en 1895 et a été admis en 1897 à l'Ecole d'application et d'artillerie du Génie. Il est promu capitaine en 1910. Rappelé en active en août 1914, commandant du génié sur le front de l'Aisne, il est grièvement blessé par éclat d'obus le 27 novembre de cette année. Il est fait Chevalier de la légion d'honneir en 1916. Il est par la suite devenu Chef du Génie d'Arras, puis de Langres. Il quiitte l'armée en 1923. Professeur, il est Membre de la Société française de Physique. De 1926 à 1930, il est conservervateur à la bibliothèque de l'Ecole polytechnique, où il est nommé  le 14 juillet 1928 (Journal officiel, 4.7.1928; De Fuentes, 1999). Dans les années 1920 et 1930, il publie des articles sur la stéréophotographie et la thermodynamique. 

Une contribution remarquée en 1902 sur la vision à distance par l'électricité.

Une note de Coblyn sur la vision à distance est présentée à la séance de l'Acédémie des Sciences du 12 octobre 1902. Dans cette note, Coblyn reprend les méthodes de l'analyse de l'image proposée par Weiller mais s'en démarque en substituant à la roue à miroirs un cylindre à lentilles :

 

"Reprenant la théorie de M. Lazare Weiller, qui explore l'image par bandes parallèles, nous faisons remarquer qu'il faut décrire le patron d'un mouvement uniforme et ne jamais explorer un point plusieurs fois en un dixième de seconde, afin de transmettre chaque point avec son éclat respectif.  Pour arriver à ce résultat, nous employons le système suivant : un diaphragme, percé d'un trou très petit, se trouve au foyer principal commun de deux lentilles convergentes; l'une de ces lentilles est placée devant l'image. De la sorte, on isole les rayons lumineux provenant de l'image et parallèles à l'axe général du système. L'autre lentille se trouve devant un cylindre creux, percé de fentes hélicoïdales et tournant perpendiculairement a l'axe optique du système avec une vitesse de 5 tours à la seconde. On s'arrange de manière que le diaphragme et les fentes du cylindre ne laissent passer, à un instant déterminé, qu'un seul rayon provenant d'un point de l'image, rayon qui sera parallèle à l'axe du système. Si la rotation est constante, le point exploré se déplace sur une série de bandes horizontales, et cela d'un mouvement uniforme. De plus, en remplaçant le diaphragme par le miroir d'un diapason vibrant verticalement, la série de ligues horizontales est changée, par composition optique, en un système de sinusoïdes qui, par un artifice particulier, forment une espèce de quadrillage : cette exploration est la plus rationnelle, car elle décompose l'image en une série de mailles ayant toutes la même aire"

Coblyn se démarque aussi de Weiller en ce qui concerne le récepteur. Il propose de remplacer le téléphone à gaz par l'oscillographe à fer doux d'André. Blondel et de constituer l'équipage mobile par un tube creux oscillant dans un champ directeur. 

Elle provoque une réaction de Dussaud, qui lors de la séance du 30 novembre, en réaction à la note de Coblyn, fait présenter sa propre note sur sa nouvelle cellule au selenium

La note de Coblyn, puis son principal article "La vision à distance par l'électricité" (voir ci-dessous), paru dans la revue Eclairage électrique le 27 décembre 1902 ont retenu l'attention de la presse professionnelle anglaise (Electricity, Nature, The Electrician), amércaine (The Telegraph Age, New York Review of the Telegraph and Telephone and Electrical Journal, Western Electrician), allemande (Annalen der Physik und Chemie), italienne (L'Elettricità), celle  du professeur de physique de Messine Filippo Re et de Korn et Glatzel dans leur Handbuch der Phototelegraphie und Teleautographie (1911). Elle ne semble pas avoir donné lieu à expérimentation. 

Alexandre Dauvillier mentionne la proposition de Coblyn dans son important état de l'art "La télévision électrique" (1928) mais il pense que le dispositif est d'une sensibilité insuffisante et que le rendement du système optique serait médiocre. 

A la différence de celles d'autres inventeurs de l'époque, la proposition de Coblyn n'a eu pratiquement aucun écho dans la presse grand public. Sa notoriété était plus grande comme jockey dans les concours hippiques, au point qu'un journal allemand, le Abendpost du 23 novembre 1910, signale une chute de cheval dans lequel il s'est cassé le poignet ! 

A.Lange 11 juin 2024

J.H. COBLYN, "La vision à distance par l'électricité", L'Eclairage électrique, vol. 33, 27 décembre 1902, pp. 433-440
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Bibliographie

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Dossier militaire de Jacques Henri Coblyn (Archives de la Ville de Paris).

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