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En 1923, Alexander McLean Nicolson obtient le premier brevet américain pour un système de télévision, recourant à un tube cathodique Braun.
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Alexander McLean Nicolson (1880-1950)

Alexander McLean Nicolson est né en 1880 à Montevideo. Son père James Nicolson, travaillait pour la British Amiralty et avait inventé le code utilisé par celle-ci durant la Première Guerre mondiale. Il souhaitait que son fils mène une carrière d'inventeur dans le domaine des communications. Après ses études à Buenos Aires et au Heriot Watt College d'Edinburgh. Alexander Nicolson poursuivit ses études au Simsbury Technical College de Londres. Après plusieurs années comme instructeur au Central Technical College de Londres. il rejoint le Alexander Siemens  und Halske Institut à Londres et à Berlin, puis s'installe aux Etats-Unis pour suivre des cours au Post Graduate College of Applied Sciences de l'Université de Harvard.

 

En novembre 1912, vivant à New York, il rejoint la branche de recherche du département d'ingénierie de la Western Electric Company et commença peu après à travailler activement sur la recherche sur les valves à vide en association avec le Dr. HD Arnold et Dr HJ Van der Bijl.

 

La première contribution importante de Nicolson fut le développement en 1913 de la cathode « unipotentielle » (ou chauffée indirectement); une innovation qui a atteint une utilisation mondiale (Burns, 1997, p. 220). Il sera surtout connu pour son invention du premier oscillateur électronique stabilisé par un cristal de quartz gemme (Sel de Rochelle).  ("Piezophony", Brevet US1495429, soumis le 10 Avril 1918, attribué le 27 Mai 1924), qui conduira à une querelle de priorité menée par Western Electric contre le Professeur Walter G. Cady. Cette querelle ne sera tranchée par les tribunaux qu'en 1953 en faveur de ce dernier et constitue un cas d'école en matière de brevets.

Le premier brevet américain de télévision

Le 13 octobre 1916, Nicoloson envoya à E H Colpitts, chef du service de recherche de Western Electric, un document de 28 pages  sur la transmission et la réception télévisées et mentionne dans sa lettre d'accompagnement : «Ceci complète mon travail sur le sujet tel qu'il vous a été soumis pour la première fois le 23 juillet 1915» À la fin de l'article, Nicolson faisait référence à son manuscrit original de 95 pages (comprenant 170 figures, datant du 20 avril 1916 au 7 octobre 1916. Malheureusement, comme le note R.W. Burns, son article ne donne aucune indication sur la motivation qui l'a conduit à étudier la télévision, mais il énumère 11 caractéristiques de son projet qui étaient considérées comme brevetables. LLe 7 décembre 1917, Nicolson demanda un brevet pour son système de télévision et celle-ci fut accordée le 16 octobre 1923 (US1470696): il céda le brevet à la Western Electric Company de New York. L'entreprise a évidemment estimé que le brevet avait une certaine valeur car elle a obtenu des garanties de brevet non seulement aux États-Unis mais également en France, où il a été acquis par la société Le Matériel électrique (FR570825) et au Royaume-Uni (GB230401). (Burns 1997, 221)

Dans le système de télévision proposé par Nicolson, l'image doit être captée par un seul miroir oscillant déplacé au moyen de fils dans un champ magnétique. Il suppose  deux mouvements harmoniques simples, alimentés par une seule fréquence, avec une différence de phase de 90 degrés. Ainsi, l'image serait scannée selon un chemin en spirale. Cela signifie que la vitesse de balayage change continuellement à mesure qu'il se rapproche du centre de son déplacement. Pour permettre cela, un morceau spécial de compensation en verre ou en quartz (devenu moins transparent en son centre) a été inséré entre le miroir et l'objet scanné. Lorsque le miroir oscille dans le champ magnétique, il fournit des signaux de synchronisation d'environ 1 000 cycles avec 18/20 balayages par seconde.

Le brevet de Nicolson est le premier brevet de télévision aux Etats-Unis. Comme le remarque Albert Abramson, "la partie la plus importante de ce brevet était l’utilisation d’un tube cathodique spécial. Ce tube Braun avait une cathode chaude et une grille qui avait un potentiel négatif pour contrôler le faisceau. Il utilisait une focalisation magnétique, qui focalisait le faisceau au moyen d'une bobine autour du col du tube. Il n’y a aucune mention de gaz dans le tube. Il semble que ce soit le premier brevet télévisuel à spécifier l'utilisation d'une cathode chaude pour émettre un flux d'électrons avec une grille de modulation pour contrôler le flux d'électrons vers l'écran. Il précise également l'utilisation de tubes à vide pour l'amplification, la détection, la modulation et l'oscillation." 

 

Selon Abramson, ce brevet contenait tous les ingrédients nécessaires pour un tube cathodique de télévision pratique, mais rien ne prouve que Nicolson ait jamais construit ou exploité un tel appareil.

Le brevet ne semble pas voir été beaucoup commenté dans la presse spécialisée américaine. En France, Alexandre Dauvillier s'y est intéressé dans l'état de l'art sur la télévision qu'il publie en 19é8 dans la Revue Générale de l'Electricité, puis dans les Archives d'électricité médicale, où il le compare avec le système du russe Boris Rosing, qui avait été le premier à proposer d'utiliser le tube cathodique Braun dans un système de télévision en le couplant, pour l'analyse à une roue à miroirs.

D'autres brevets

Nicolson a été un inventeur prolifique. La base Espacenet recense plus de 160 brevets qu'il a obtenu entre 1913 et 1950. 15 de ces brevets obtenus aux Etats-Unis concernent des systèmes de télévision (dont un en couleurs, un autre bi-directionnel). George Shiers recense la plupart d'entre eux dans sa bibliographie de référence, mais Albert Abramson et Robert Burns considèrent que seul le brevet demandé en 1917 et obtenu en 1923 est important pour l'histoire de la télévision.

Quelques journaux ont consacré de petits articles de qautre paragraphe au brevet "Television communicator" (US2125006A), octroyé le 26 juillet 1938, qui concernait un système de télévision bi-directionnel, désigné comme "Television telephone" mais qui est loin d'avoir ssucité un intérêt équivalent à la "Two-way television" d'Herbert E. Ives présentée en 1930.

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Extrait de Alexandre DAUVILLIER, "La télévision électrique. Première partie - Etude des divers procédés projetés ou réalisés", Archives d'électrcité médicale, janvier 1928, pp.21-22

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Alexander McLean Nicolson au département de recherche de la Western Union v.1920.

Photo :  AT&T.

Schéma de l'appareil "Television communicator" d'Alexander McLean Nicolson (1934)

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Rushville Republican, 19 August 1938

Après avoir quitté AT&T, Nicolson a travaillé pour diverses entreprises (Atwater Kent, Magnavox, Wired Radio Companies, avant de rejoindre I.B.M. en 1940. 

Le New York Times lui a consacré une notice nécrologique après son décès, le 2 février 1950. Malgré l'importance de ses contributions scientifiques et techniques, il est tombé dans un oubli quasi total, en dehors des cercles spécialisés. 

A.L. 16.7.2024

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