HISTOIRE DE LA TELEVISION
(et de quelques autres médias)
Site édité par André Lange

Fils du grand patriote italien Niccola Nisco, héros napolitain du Risorgimento, Adriano Nisco est le principal inventeur italien des années pionnières de télévision. Il a obtenu une certaine notoriété dans les années 1903-1909, mais sa seconde proposition, en 1923, d'un appareil recourant aux rayons ultra-violets ou aux rayons X est passée complètement inaperçue.

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Il se fait d'abord connaître en publiant en 1901 les mémoires de son père. Mais de l'histoire du Risorgimento, il passe à l'étude du sélénium et son premier article scientifique publié est consacré aux applications du sélénium dans la photométrie.

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Une première proposition d'appareil au sélénium (1903)

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Sa première demande de brevet italien pour un dispositif de vision à distance par l'électricité est déposée le 5 septembre 1903 mais ne sera attribuée que le 3 novembre 1908.  C'est probablement face à l'inertie de l'administration italienne que Nisco publie la description de son appareil dans la revue professionnelle belge Electro  en octobre 1903. Cette publication retient en France l'attention de la Revue scientifique, qui lui consacre un article le 19 décembre 1903. Le Soir de Brixelles, lui consacre également un article le 21 décembre 1903. Suite à ces articles parus en Belgique, Nisco a été présenté dans la presse anglo-saxonne et dans la presse allemande comme un chercheur belge. Mais il a bien passé sa carrière en Italie et résidait à Naples.

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L'appareil qu'il propose en 1903 recourt aux aux propriétés photosensibles du sélénium. Shiers (1997, 307),  la synthétise comme suit :

"Un écran de sélénium est intégré dans un filet métallique isolé avec des fils conducteurs connectés à un distributeur en forme de cylindre d'ébonite avec des contacts saillants qui sont balayés par une lame d'acier rotative. À partir d'un circuit téléphonique et d'une batterie contenant un relais de microphone, les signaux sont transmis à un circuit similaire au niveau du récepteur qui actionne un éclateur à l'intérieur d'un cylindre à fentes rotatif. La lumière provenant des fentes de ce cylindre est projetée sur un écran de visualisation. Une ligne transporte les signaux visuels, l'autre est utilisée pour maintenir le synchronisme.'

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La proposition de Nisco a eu un certain écho international, y compris dans la presse professionnelle en Angleterre et aux Etats-Unis et même en Australie et à Hong Kong. Korn et Glatzel lui consacrent deux pleines pages dans leur Handbuch der Phototelegraphie und Teletaugraphie (1911) et reproduisent le schéma de l'appareil proposé.

Elle a été considérée par certains journalistes spécialisés comme une des propositions les plus avancées avant l'intérêt suscité en 1909 par les annonces de l'allemand Ernst Rühmer avant l'Exposition universelle de Bruxelles. Ces annonces, reproduites notamment dans l'Illustrazione Italiana, du 24 octobre 1909; introduisant le terme televisione dans la langue italienne, agaceront Nisco qui enverra à l'hebdomadaire une lettre de protestation, datée du 27 octobre 1909, publiée seulement le 31 novembre 1909 sous le titre "La televisione". Dans cette lettre, il regrette que le Comité de l'Exposition de Bruxelles dépense six millions pour la démonstration de l'appareil de Rühmer qui ressemble au sien, alors que lui-même n'a pas trouvé la possibilité de financer l'expérimentation de sa proposition. 

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Une seconde proposition d'appareil utilisant les rayons ultra-violets ou les rayons X (1923)

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Nisco revient à la question de la télévision en 1923 avec un tout autre système. Dauvillier et Shiers indiquent un brevet italien obtenu le 4 décembre 1923 (225 860).  Nisco a également obtenu un brevet français Methode d'obtention de la télévision, la télégraphie, la télégraphotographie, la téléphotographie, la télécinematographie, la téléradiographie, demandé le 20 novembre 1924, publié le 28 mai 1925. 

A. Dauvillier, qui a écrit en 1922 un livre sur les rayons X, l'exécute en sept ligne dans l'important article sur l'état de la question qu'il publie en janvier 1928 dans la Revue générale d'électricité. : "Cet auteur analyse et reconstitue l'image à travers un tambour cylindrique tournant perforé de trous selon une diagonale qui est le développement d'une spirale de Nipkow. L'objet est éclairé en lumière ultra-violette. Le projet est des plus fantaisistes et son auteur n'a qu'une vague idée des moyens de réalisation qu'il propose". Shiers (1997, 560) le résume avec sévérité.  "Tambours ajourés avec une série de trous carrés étagés. Source de lumière ultraviolette dans l'émetteur, ou rayons X. Le cahier des charges est si mal rédigé que la fonction des pièces ne peut être déterminée". 

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Ce système n'a pas suscité d'intérêt. Mis à part les brèves recensions de Dauvillier Shiers, il ne semble avoir été cité nulle part ailleurs. 

D'autres domaines d'activités

Nisco s'est livré à d'autres travaux. Alors qu'il s'était intéressé à l'industrie sucrière au début du siècle, qu'il avait été membre d'une commission sur les dommages créés par l'insurrection du Vésuve en 1906, il va désormais se pencher sur des  questions telles que la captation des eaux de sources dans la région de Naples, le foyer du Théâtre San Carlo, l'électrification des tramways napolitains, la production de la soie artificielle. Il a  obtenu un brevet en France et en Grande-Bretagne Perfectionnements aux procédés et aux dispositifs contre l'incendie (1934).

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En mai 1925, il est un des signataires du manifeste antifascite publié par Il Mundo à l'initiative du philosophe napolitain Benedetto Croce en réponse à un manifeste publié par des intellectuels se réclamant du fascisme mussolinien. (Boati, 2001, 43)

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