L'Abbé Piedfort, prêtre inventeur,
conteste la priorité du téléoscope de François Dussaud (1898)
L'abbé Piedfort, un prêtre inventeur
L'abbé Alfred Piedfort (1864-1942), professeur au pensionnait Saint-Pierre de Calais a été actif à la fois dans le domaine de l'électricté et de la formation des ouvriers de l'industrie textile. Ses cours sont à l'origine de la création de l'Institut Jacquard de Calais en 1927.
Il se fait connaître par la présentation en 1893 d'un appareil constitué par un électro-aimant aux pôles duquel sont des disposés des diapasons de hauteur musicale différente (Le Journal des Débats, 6 avril 1893). Entre 1893 et 1895, il obtient huit brevets pour un système de télégraphie multiple. En 1886, il obtient deux brevets pour un récepteur de câbles sous-marins, dont la presse se fait écho à partir de février 1897 (La Croix, 6 février 1897, La Gazette de France 10 mars 1897, etc.).
La contestation du téléoscope de Charles-François Dussaud
Après la publication le 21 mai par La Nature et le 14 mai 1898 par L'Electricien de la description du téléoscope de François Dussaud, telle que donnée pae Jules Armengaud, il adresse des lettres à ces deux publications pour revendiquer l'invention du dispositif de "plaques frangées" et annonce qu'il travaille lui-même à l'élaboration d'un téléoscope. Sa lettre trouve un écho dans l'article "La vision à distance" que Jean Manoussi consacre dans Le Soir du 13 juillet 1898 au téléoscope de Dussaud et au télectrosope de Jan Szczepanik. L'ingénieur civil Lametz signalera son invention lors de la présentation critique du téléoscope de Dussaud devant l'Académie de Metz. The Electrical World, de New York, qui avait été assez critique sur le téléoscope de Dussaud la semaine précédente, signale la lettre de l'abbé dans son édition du 16 juillet.
Il ne semble pas que l'abbé Piefort est continué ses travaux dans le domaine de la vision à distance. Comme Szczepanik, il va se concentrer sur la question de la modernisation de l'industrie textile et, obtenir, comme linventeur polonais, un brevet relatif au perçage des cartons de métier Jacquard, sa machine étant dénommée "piano à vapeur". On peut supposer que l'Abbé Piedort a été au courant des contributions de Szczepnaik, dont le téléctroscope est souvent évoqué dans la presse française en 1898 et dont le système électro-photographique de métier Jacquard est adopté en 1899 par la Société franco-belge des textiles Szczepanik qui ouvre un atelier à Roubaix
Contestation de l'invention de Dussaud par Piedfort et citations
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Abbé PIEDFORT, Lettre, publiée dans la rubrique "Boîte aux lettres de La Nature", 11 juin 1898
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Abbé PIEDFORT, "Au sujet du téléoscope", L'Electricien, 25 juin 1898
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MANOUSSI Jean, "La vision à distance", Le Soir, 13 juillet 1898
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LAMETZ, "La question de la vision à distance", Conférence à l'Académie de Metz, Mémoires de l'Académie de Metz, 1898, p. 77-82.
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"Transmitting Pictures", The Electrical World, New York, 16 July 1898, p. 77
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RODIER, "Le Téléoscope Dussaud", La Petite Gironde, 3 août 1898.
Bibliographie
LEMBRE Stéphane, "La foi, l’invention et la pédagogie : l’apostolat technique d’Alfred Piedfort de la Belle Époque à l’Occupation", e-Phaïstos, III-1, 2014