HISTOIRE DE LA TELEVISION
(et de quelques autres médias)
Site édité par André Lange

Maximilian Plessner, Un regard sur les grandes inventions du XX. siècle. I. L'avenir de la télévision électrique. Berlin, Ferd. Maison d'édition Dümmler. 1892. Prix 1 Mark

 

Ces dernières années, tant d'aperçus sur l'avenir ont été jetés sur de sérieuses questions humaines, qui se sont avérées être autant de fantasmes idiots et ont eu un succès à la Barnum avec un beau gros tambour publicitaire et n'ont fait que rendre les enfants heureux avec l'esprit, eux qui attendent avec le nouveau drapeau d'une nouvelle ère dans laquelle ils veulent créer un nouveau monde. En ces matières, les gens sont donc devenus encore plus sceptiques qu'auparavant, et toute considération pour l'avenir peut compter sur la plus grande méfiance. L'écriture de Plessner (Kgl. Capitaine ingénieur prussien a D.), pour autant qu'elle soit remise en question, détruit cette méfiance de fond en comble après seulement quelques aperçus. J'ai lu le petit livre à plusieurs reprises : toujours avec une satisfaction accrue. Avec l'œil clairvoyant de l'artiste, l'auteur entrevoit certainement l'avenir du développement scientifique et technique. Mais dans la présentation de ce qui est vu, la sage modération de l'esprit formé aux mathématiques est agréablement évidente partout. M. Plessner fait le lien avec le fait que la conductivité électrique du sélénium est fonction de la lumière à laquelle la cellule au sélénium est exposée : sur cette base, il développe maintenant un système d'appareils, dont certains peuvent probablement déjà être mis en œuvre avec nos outils actuels. Ce système aboutit finalement à un appareil qui conviendrait pour présenter à la postérité des moments importants du développement historique avec l'apparence de la pleine essence, c'est à dire qu'on verrait et on entendrait les personnages dans une parfaite fidélité à la vie. Comme déjà souligné, Plessner n'est pas un fanatique de ses idées, qui se précipite vers elles avec des hymnes de joie et croit que le monde ne fait que commencer avec lui. Au contraire, une nature savante sérieuse et pudique qui nous montre la direction dans laquelle l'avenir nous mènera avec un œil de chercheur brillant, mais qui rappelle d'emblée que le cours des inventions est aussi soumis aux lois de l'évolution, et que, bien que le but reste le même, les moyens par lesquels il est atteint peuvent bien différer de ceux que l'auteur envisage maintenant. Je recommande chaudement le livre. Les pensées d'un homme sérieux et intelligent nous sont présentées ici dans un langage calme et clair, exempt d'infidélités et d'exagérations. Le profane lira donc le livre avec un intérêt toujours croissant et aura le plus grand plaisir à le faire, tandis que le regard scrutateur des érudits et des techniciens tirera de l'ouvrage de nombreuses suggestions précieuses. Puisse cette excellente brochure trouver de nombreux lecteurs. Gravelius. ―