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Le téléfacigraphe d'Armand Suaire (1893), premier brevet pour une transmission d'images tridmensionnelles
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Le téléfacigraphe d'Armand Suaire  ( (1893)

Dispositif d'ensemble pour la tra,nsmission de l'emprente des visgae

Source : Archives INPI

Le brevet d'Armand Suaire, retrouvé grâce à la mise en ligne des archives de l'INPI est une véritable curiosité, qui ne figure dans aucun ouvrage historique et pour lequel nous n'avons retrouvé aucune mention de presse, malgré sa dénomination caractéristique de téléfacigraphe, qui pourrait le faire passer pour une facétie. Ce brevet a été déposé le 28 février 1893 par les soins du cabinet d'Armengaud jeune et délivré le 26 mai 1896 sous le numéro 228227.

Antoine Hermann (Armand) Suaire, horloger

Mis à part les relevés dans les listes systématiques de brevet, l'apapreil n'a afit l'objet d'aucun écho dans la presse et, a fortiori, est ignoré par les historiens classiques des premiers développements de la transmission d'images. Sur l'identité de l'inventeur, on ne peut donc faire que des conjectures. Notre hypothèse est qu'il s'agit de l'horloger Antoine Armand Suaire. Les sites d'information généalogique permettent en efeft de repérer celui-ci, âgé de trente ans, nommé dans l'acte de naissance de sa fille Henriette Armande Suaire, née le 25 septembre 1887 à Paris. L'acte de mariage avec Marie Jahan indique que l'époux s'appelait en 1876 Antoine Hermann Suaire, employé comptable et qu'il était né le 10 avril 1850 à Villeneuve-sur-Lot, dans le département de Lot-et-Garonne. Antoine Hermann Suaire décède le 25 décembre 1924 à Montrouge, où il était devenu imprimeur. On trouve encore chez les antiquaires, salles de vente et sites de ventes d'occasion en ligne des horloges signées Armand Suaire.

Si cet Antoine Armand Suaire, inventeur du téléfacigraphe, est bien l'horloger de la rue de Strasbourg il serait, avant son collègue l'américain Hummel, qui concevra en 1897 le télédiagraphe, le premier représentant de la profession dans notre univers d'inventeurs d'appareil de transmission des images, lesquels sont souvent classés, à la fin du XIXe siècle, dans les nomenclatures de brevets comme "instruments de précision".

 

En 1887, les époux Suaire sont domiciliés au 12 rue de Strasbourg (devenue la rue du 8 mai 1945). à dix minutes à pied du 27 boulevard de Strasbourg où Armengaud Jeune, qui est le mandataire du brevet, tient ses bureaux. Le brillant polytechnicien, intéressé depuis 1880 par les questions de vision à distance, peut avoir été amusé par le brevet imaginé par son horloger.

Un appareil de transmission électrique d'images tridemensionnelles à fonctionnement tactile

​Contrairement à la quasi totalité des propositions de l'époque, la proposition de Suaire ne repose pas sur les propriétés photosensibles du sélénium, mais sur un rapport de pression tactile de l'objet - et en particulier du visage humain - avec les circuits électriques. Comme l'indique l'objet du brevet, il s'agit de transmettre l'empreinte des visages

 

En résumé, la méthode est basée sur une analyse de l'image par points (idée qui était aussi celle d'un George R. Carey ou d'un Constantin Senlecq et qui sera encore celle d'un Clarke dans son expérience de transmission hertzienne). Mais la conception de l'analyse de l'image de Sujaire est complètement différente. Elle se fait avec un ensemble de fils conducteurs, chacun isolés dans un tube de verre et fixé sur une plaque d"ébonite. A l'extrémité de captation, l'ensemble est recouvert d'une "membrane de caoutchouc très flexible" (un suaire électrique ?) sur laquelle le visage dont l'image à ,transmettre vient se poser. La différence de pression sur les différents points se traduit en intensité de courants, qui sont transmises vers l'appareil récepteur, conçu suivant le même dispositif, qui peut alors recomposer l'image d'après le "moulage" initial. Il s'agit donc, en principe, d'une transmission d'image tri-dimensionnelle : "L' objet appuyé avec l'appareil expéditeur formant un creux inégal, ce creux se transforme en relief égal au creux à l'appareil récepteur (..) Une image en deux dimensions peut être obtenue sur un miroir, comme suggéré par l'illustration et le texte : "Par une disposition de glace, l'image reproduite peut se refléter de face ou de profil''. 

L'appareil présengte la même naïveté que celle reprochée à l'appareil imaginé par George R. Carey quinze ans plus tôt : la transmission de chaque point impliquerait un circuit spécifique. Les deux illustrations présentant l'"ensemble de l'appareil incluent d'ailleurs la représentation de véritables tresses de fils, du côté de l'émetteur et du récepteur. 

Une variante de l'appareil permet de transmettre des messages écrits, transmis en fonction de la pression exercée sur la surface pointillée des fils conducteurs. Le brevet précise que le collet de caoutchouc, une fois la pression exercée reprend sa position initiale. Cette caractéristique est présentée comme un avantage pour la transmission d'instructions boursières (suggérée par un des dessins) : "On supprime ainsi le désagrément qui consiste à initier des personnes étrangères".. A la réception, les lettres du message s'inscrivent sous formes de lignes formées de points. 

Les illustrations, curieusement dispersées sur les différentes pages du brevet, permettent de comprendre le principe de l'appareil.

 

Nous ne savons pas si Armand Suaire l'a expérimenté, mais il est évident que l'appareil est bien peu pratique et ne peut que fournir des résultats très frustres. 

André Lange, 20 août 2024

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Une horloge signée Armand Suaire

(Source : catalogue Drouot).

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Publicité pour le cabinet d'Armengaud Jeune dans Le Figaro

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La table d'ébonite sur laquelle sont planté les fils dans leur tube respectif

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Un des fils dans dans son tube isolant.

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Le visage posé sur la membrane et l'ensemble des fils enregistrant la pression qui va engendrer les contacts électriques.

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Le dispositif d'ensemble avec, dans ce vas, transmission d'images en deux dimensions

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Utilisation de l'apapreil pour la transmission d'information boursière :

"On supprime ainsi le désagrément qui consiste à initier des personnes étrangères".

Armand SUAIRE
Appareil de transmission des images à grande distance dit téléfacigraphe
Brevet d'invention français FR 228227
Déposé le 28 février 1893
Délivré le 26 mai 1893

Source : Archives INPI

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